vendredi 14 mai 2010

Ma première escapade - Manchester

Je pointe au hasard sur un plan de la ville : Portland Street, à hauteur du croisement avec Charlotte Street.
C’est donc là que tout commence.

Ma première image de Manchester, mon premier souvenir : des stickers sur des fenêtres en arc à l’étage d’un immeuble de briques rouges. Lettres jaunes sur fond sombre. Il est écrit : Youth Project  -  Women’s Project  -  Adult Education Project  -  Mental Health Project… Et sur la fenêtre suivante : CHINESE WOMEN SOCIETY. J’apprendrai plus tard que l’on est en bordure du Chinatown local.
Quelques pas plus loin (toujours le même bâtiment), une vitrine de restaurant : Bella Roma  - Southern Italian Cuisine. Un bus, ligne 105, passe avec sur le côté une affiche pour le film The Dark Knight - in cinemas july 24.
J’avance.
De ce côté-ci de la rue, côté pair, de minuscules échoppes, de petits immeubles (rarement plus de 3 étages). De l’autre côté, des tours de verre, d’acier et de béton. Le contraste est saisissant.
Bejing Chinese Restaurant.
Tokyo Season.
Orchid Lounge Bar
, lettres de néons bleues et rouges.


Une banque au croisement avec Nicholas Street, un homme retire de l’argent au distributeur qui fait l’angle. Il semble jeune, relativement – entre 25 et 30 ans, difficile d’aller au-delà des hypothèses (il est de dos). L’homme est élancé, fin. Il porte un costume noir, neutre, de ceux que l’on enfile en entrant dans la finance (il y a trente ans encore sans doute aurait-il agrémenté sa tenue d’un chapeau melon du plus bel effet). Peut-être est-il trader – c’est ce que je me dis le découvrant. Au moment de retirer les billets, de les saisir, il se tourne vers la gauche  pour observer, comme s’il craignait le mauvais coup d’un malfrat. Mais ne se profile à l’horizon qu’un bonhomme, la soixantaine bien sonnée, du genre inoffensif. Alors je m’interroge sur le sens à donner à ce regard de l’homme en costume. J’ai beau chercher, je ne vois pas.


Une averse, soudaine, imprévisible.
Les locaux d’Infinity Services sous un ciel d’orage, mitoyens de ceux de la Shanghai Clinic - Acupuncture, Chinese Herbs, Massage. Et à l’étage de la maison suivante un panneau, des lettres fluos sur fond noir : Tropical Palm - Open 24 hrs - MASSAGE - Entrance at Rear, le tout accompagné d’un numéro de téléphone. Ce qui attire mon attention, avant tout, c’est le “Rear” (derrière). Je pense à Rear Window (Fenêtre sur Cour). Je constate qu’il n’y a effectivement pas de portes sur la façade. Il faut donc faire le tour et passer par une rue/ruelle à l’arrière du bâtiment. Plus tard – bien plus tard, je cherche sur internet. Je tape “tropical palm manchester” dans Google. Je tombe sur le site du lieu. Je lis : “The ladies at Tropical Palms are elegant, sexy and beautiful” ou “Whether you are visiting Manchester on a business trip or live just up the street, we will always guarantee your satisfaction with beautiful, friendly ladies who are always ready to please you!”. Je découvre des photos de ces demoiselles et de brèves descriptions de leur atouts/atours. Exemple :
Girl A: A blonde bombshell guarantees a unique and satisfying European massage. She has the touch of an angel and the body of a goddess that will not disappoint you!
Je tombe également, continuant de fouiner, sur le blog de Mr Pretzels (c’est comme ça qu’il signe) et sur une photo qu’il a pris de l’enseigne Tropicalm Palm à l’arrière, dans Reyner Street, une impasse visiblement étroite et sombre (http://mrpretzels.blogspot.com/2006/02/tropical-palm-massage-on-reyner-street.html).