lundi 18 octobre 2010

La réalité d’un barrio – Ciudad Juárez (3)


Ciudad Juárez. Un barrio dans l’ouest de la ville. J’y débarque en espérant secrètement croiser des hommes en armes, des gars des cartels, des passeurs – au pire des flics véreux (on est après tout dans l’une des villes les plus violentes au monde). Mais s’il y en a, je ne les vois pas. Ou alors, je ne les reconnais pas.
Ce que je repère, par contre, c’est nombre de bâtisses inhabitées, en partie démolies ou en ruines. Ou d’autres, plus gros contingent encore, dont la construction semble, depuis longtemps déjà, définitivement inachevée.



Les commerces, on pouvait s’en douter, sont plutôt rares. À chaque fois, ils me semblent exotiques ou incongrus, c’est selon – exemple : un opticien installé dans un quasi-algeco.



Le quadrillage des rues suit les reliefs à la façon de ces maillages sur les dessins qui figurent l’espace-temps.
Régulièrement, je croise des terrains vagues, des décharges. Et des sacs poubelles qui traînent, des gravats, de la poussière, des pneus abandonnés en pleine chaussée.



Et d’autres monticules encore. Partout des débris, des déchets, des objets abandonnés. Le pire, c’est que tout cela, triste ironie, fait de très jolies images.

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Face à face