mercredi 10 novembre 2010

Province française – Clermont-de-l’Oise


155e jour - Sans doute parce que je n’ai jamais vécu dans aucune d’entre elles, les sous-préfectures, avec leurs petits airs étriqués, sont pour moi des entités fascinantes. Immanquablement, elles m’attirent – parce qu’elles impliquent, c’est une évidence, des vies éloignées de la mienne.
Clermont-de-l’Oise est l’une d’elle. Elle n’a rien d’emblématique mais si je l’ai choisie, elle tout particulièrement, c’est parce que deux personnes que j’estime y ont grandi. Ma curiosité m’a poussé à aller voir…



Je me suis renseigné avant d’arpenter les rues de la ville : Clermont-de-l’Oise est une petite bourgade – à peine plus de 10 000 habitants – géographiquement située à la limite du bassin parisien et du plateau picard. Les communes alentours (celles de l’agglomération) s’appellent Agnetz, Fitz-James, Breuil-le-Sec ou Breuil-le-Vert.



On y recense un cinéma, deux bibliothèques-ludothèques, une salle des fêtes, un centre hospitalier interdépartemental spécialisé dans la maladie mentale, cinq écoles maternelles, cinq écoles primaires, un collège (Jean Fernel), un lycée d’enseignement général (Cassini). Il y a un centre historique quand même aussi – un donjon du XIIe siècle, une église du XIIIe… Mais c’est à peu près tout.
Peut-être peut-on ajouter au tableau que Roger Martin du Gard et Georges Bernanos y ont résidé.



À en croire les affiches, les banderoles que je croise, j’arrive en février-mars. L’hiver n’est pas encore terminé.
Je me promène – rares sont les autres badauds –, j’amoncelle : des noms de discothèques, des devantures de boutiques, des façades… L’impression générale laissée par la ville : une infinie tristesse.
Alors forcément, je me demande à quoi ça ressemble la vie, ici, quand on a quinze-seize ans et qu’on rêve de grands horizons, d’aventure. J’imagine qu’on trouve refuge dans l’imaginaire – qu’on attend impatient d’avoir l’âge d’aller ailleurs. C’est ce qu’ont fait, je suppose, les deux personnes mentionnées ci-dessus. Mais il faudrait que je leur demande.