dimanche 28 août 2011

7 rue Saint-Anne - Paris


426e jour - Chapeau d’un papier de Philippe Azoury paru dans les Inrocks (numéro du 20/07/2011) : On ne se vantait pas d’aller au Sept : trop chaud, trop trash. Dans ce club interlope où les punks se frottaient aux mannequins et les minets homos aux stars, Paris découvrait le disco des années 70.

Plus loin, dans l’article : Sept parce que situé 7, rue Saint-Anne. Le premier endroit tenu par Fabrice Emaer [qui, plus tard, ouvrira le Palace], devenu aujourd’hui un restaurant japonais. Mais dix ans durant, de 1968 à la fin des années 70, l’endroit fut l’épicentre du Paris pédé. Lequel ne s’était pas encore constitué en ghetto dans le Marais.

Vincent Darré, designer, cité dans l’article : De l’extérieur, ça n’avait l’air de rien, une petite porte noire sans attrait. Il fallait sonner et là vous étiez accueilli par ce qu’on n’appelait pas encore le physio, un type à moustache, très mousquetaire, qui devait s’appeler Jean-Louis ou Jean-Yves, je ne sais plus. Un hétéro.



Que dire d’autre ? Au mitant des seventies, le Sept devient le premier endroit en France à diffuser de la Disco.
C’est là que Grace Jones, une habituée, a l’idée de sa version de la Vie en rose. Et c’est là, également, que naît l’idée des Village People. Il n’est pas rare d’y croiser Mick Jagger, David Bowie, Catherine Deneuve ou le roi de Suède.
Mais rien n’est éternel. Le club ferme au début des années 80.
Depuis, le quartier a changé, beaucoup. Au 7 de la rue Saint-Anne se tient effectivement le Laï-Laï Ken, un restaurant japonais. En face, est installée une caserne de pompiers (existait-elle déjà à l’époque ?). Et dans la rue, il arrive au promeneur de croiser des touristes aux bras chargés de valises ou de sacs de courses.