lundi 7 juillet 2014

Last call on Sunset - Los Angeles

1335e jour - Lecture d’un texte épatant – un de plus ! – de Philippe Garnier dans le dernier numéro des Inrockuptibles (n° 970, 2 au 8 juillet 2014 et donc encore kiosque, précipitez-vous).

Début de l’article :
La maison sur Sunset était vidée depuis des semaines, les peintres et plâtriers partis, le changement d’adresse effectué et déjà en vigueur. Je n’y passais plus que pour arroser durant les deux vagues de chaleur pas du tout de saison qui n’arrangeaient pas le jardin pour les visites à venir. […] Il y avait encore des débris de courrier qui arrivaient, au gré des facteurs intérimaires qui ne connaissaient pas la routine. La dernière lettre, au milieu des prospectus pourris, était adressée à Rene Bond, l’ancienne propriétaire du 2411 Sunset Boulevard.


C’était déjà assez soufflant : en trente-cinq ans, jamais nous n’avions reçu ne serait-ce qu’une lettre pour elle. J’ai ouvert l’enveloppe sans état d’âme – sachant la dame morte depuis dix-huit ans. C'était un chèque de residuals de la SAG, le syndicat des acteurs, de 204 dollars et 69 cents. Royalties d’un téléfilm de 1974 intitulé Betrayal. […] Probablement le seul rôle “habillé” que Rene Bond ait jamais joué – celui d’une infirmière. Parce qu’il faut peut-être préciser que la dame était célèbre, mais pas exactement pour ses talents de comédienne. Rene était une actrice de porno, la première, dit-on, à exercer sous son véritable état civil.

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