mardi 3 mai 2016

Le pic-vert - Tchernobyl


1695e jour - Traverser Tchernobyl de Galia Ackerman, éditions Premier Parallèle,
page 34 :
À l’époque soviétique, ce site ne figurait sur aucune carte géographique et son existence constituait un secret d’État, même si les habitants de Pripiat ou de Thernobyl ne pouvaient en ignorer l’existence.
De loin, cet énorme grillage d’acier, haut de 140 à 150 mètres et long d’un demi-kilomètre, était visible depuis la centrale et les étages élevés de Pripiat ou de Tchernobyl. Personne, en revanche, n’était au courant de l’existence d’un petit bourg où vivait le personnel de cette installation, comme dans une ville de garnison.
[…] Selon la version officielle, il s’agissait d’un gigantesque grillage pour le séchage du houblon. Des bruits circulaient selon lesquels on y réalisait des tests d’armes “psychotroniques” qui pourraient, le moment venu, transformer à distance les Occidentaux hostiles à l’URSS en zombies amicaux.



En réalité, le radar, appelé “l’Arc” par les militaires, était destiné à la détection précoce des fusées balistiques de l’OTAN. […] La proximité de “l’Arc” avec la centrale n’était pas un hasard : le radar était extrêmement énergivore.
Malgré sa puissance, “l’Arc” présentait des défauts majeurs : il était infichu de détecter le lancement d’un missile unique (il n’avait, en fait, la capacité de détecter que des attaques massives) ; les émetteurs “brouillaient”, par leur tapage permanent, les fréquences de l’aviation civile des pays occidentaux. À cause de ces nuisances, le radar de Tchernobyl, finit par être baptisé en Europe comme aux États-Unis, le “pic-vert russe” (son bruit ressemblait à un claquement sec et répétitif). Les plaintes s’amoncelant, les soviétiques durent se résoudre, en 1982, à l’arrêter afin de chercher des solutions pour pallier à ces désagréments. Après une batterie de tests, le “pic-vert” devait être remis en activité à l’été 1986. Seulement voilà, il y eu la catastrophe du 26 avril et comme tout le reste dans la région, le radar se figea à tout jamais…




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